PARTIE 2-1
Je n’entends plus rien, la sirène s’est éteinte. Je commence à ouvrir les yeux. J’aperçois le petit Johnathan et replonge dans mon sommeil. Je ressens des vibrations, mon téléphone est posé sur la table de chevet qui se trouve à côté de mon lit. Sur la porte vitrée, un petit écriteau indique » Infirmerie « . Quelqu’un frappe à la porte :
« Anaïs, ouvrez-moi, c’est Pétunia. Appuyez sur le bouton fixé à droite de votre lit. »
Une vraie forteresse, personne ne peut pénétrer sans mon autorisation.
« J’ai déposé des fleurs sur la table, les enfants sont venus me chercher en urgence. Ils m’ont indiqué que vous aviez fait un malaise dans votre salle de classe.
– Je me suis évanouie, j’étais à la recherche de George qui a disparu de mon cours ?
– George ? Qui est-il ?
– Un de mes élèves, j’énonçais les prénoms inscrits sur ma liste. Après plusieurs tentatives, j’ai prononcé « George » et il ne m’a jamais répondu. J’étais inquiète, j’ai demandé à un élève de surveiller la salle.
– Anaïs, je vous remercie pour les précisions. Vous allez bien ? Je ne retrouve aucun George. »
Elle me tend une feuille :
« Regardez, par vous-même .. Je pense que vous êtes stressée, Anaïs. Les jours de rentrer ne sont jamais faciles. Il faut respirer et se détendre.
– Vous insinuez que je suis folle ? De plus, j’ai aperçu un corps sous l’arbre dans la cour de la récréation. Vous allez dire que cela fait partie de mon imagination !? – Un corps ? »
La directrice quitte l’infirmerie et claque la porte. Je me lève et m’approche de la fenêtre. Je me trouve au premier étage de l’établissement. Le collège Middle Ranch est composé de deux étages. Au rez-de-chaussée se trouve les salles de classe. Il y a le réfectoire, qui peut accueillir jusqu’à cent cinquante élèves pensionnaires. Au premier, la bibliothèque, là où se trouvent les livres utilisés par les élèves pour faire quelques recherches. Sans oublier, l’infirmerie. Au second, la salle des archives et la salle de stockage. L’infirmière s’approche de moi.
« Madame, la directrice souhaite vous parler au téléphone. Vous pouvez me suivre ?
– Anaïs ?
– Oui ?
– J’ai contacté les urgences suite à votre alerte.
– Vous avez trouvé quelques choses ?
– Étrange, nous n’…. »
J’ai mal à la tête et je n’arrive plus à respirer.
« Madame la Directrice … Vous m’entendez ?
Allô ? »
Je lâche des mains le combiné et avance vers la rampe des escaliers. Je trébuche et m’écroule sur le sol. Une personne m’attrape par les jambes et me traîne sur plusieurs mètres. Je ne sais plus où je suis et n’arrive plus à ouvrir mes yeux. J’entends les portes de l’ascenseur qui s’ouvrent. Je suis soulevée puis portée. Des gouttes d’eau me tombent sur le visage et les cheveux trempés. Nous sommes à l’extérieur.
« Emmène là loin d’ici… tu m’as compris. »Cette voix m’est inconnue. « Mais …
– Il n’y a pas de mais… Tu exécutes maintenant ! »
PARTIE 2-2
Deux hommes, mais impossible de les identifier, je n’arrête pas de penser à mes ravisseurs. J’ai les yeux bandés et les cheveux dans le vent. J’ai les mains ligotées, je ne peux bouger. Je suis allongée et la pluie s’abat sur mon visage. Le bruit d’un moteur et les secousses, j’imagine que je me trouve à l’arrière d’un véhicule ? Un pick-up ? Je ne suis pas certaine. L’autoradio est en état de fonctionnement. Le volume est réglé fortement, mais je dois avoir la possibilité d’attirer l’attention des brigands.
« Je vous en supplie, laissez-moi partir d’ici. »
Ils rigolent, aucune réponse de leur part. Nous nous arrêtons, les portières s’ouvrent puis se ferment. Quelqu’un marche et se rapproche.
« Aller, viens là toi. »
Je suis attrapée par les pieds, puis soulevée. J’essaie en vain de me libérer les mains, sans succès. Il me porte sur ses épaules et marche pendant plusieurs minutes. Une nouvelle porte s’ouvre. Il m’assoit sur une chaise et me délie les mains de la corde avec laquelle je suis attachée.
« Evite de bouger, sinon tu vas en subir les conséquences. Juste pour ton information, inutile de crier, personne ne t’entendra ici. »
L’odeur est insoutenable, je n’ai qu’une seule envie, de vomir. Il ôte le bandeau de mon visage. Je suis enfermée dans un sous-sol. La salle où je me trouve est humide, il y a plusieurs flaques d’eau. Sur ma gauche, se trouve une armoire. Les portes sont ouvertes et je peux apercevoir des vêtements d’homme usagés. À quelques mètres de celle-ci, une chaîne est fixée au plafond. Sur l’extrémité, quelque chose est enroulée dans un drap, recouvert de tâche de sang. Sûrement un animal qui a été abattu.
Un des deux hommes se trouve sur la première marche des escaliers qui mènent vers l’extérieur. Il fume sa cigarette et n’hésite pas à me souffler la fumé dans la figure.
« Tu vas bien ma jolie, j’espère que je ne t’ai pas fait trop de mal. »
Il approche sa tête à quelques centimètres de mon visage et me caresse la joue. Je le gifle.
« Sale garce, tu va voir…
-Johnny, arrête tes bêtises, laisse la tranquille deux minutes et monte. »
Il me regarde en souriant, il lui manque des dents et elles sont toutes jaunes. Pourquoi tu ne descends pas ?
-Impossible, elle risque de me reconnaître, imbécile ! »