Bonsoir, je me prénomme Anaïs, aujourd’hui, je vais vous raconter mon histoire. J’ai vingt-neuf ans et j’ai un petit ami qui s’appelle James. J’enseigne la physique chimie dans un collège, dans le centre de Paris. Les premières années étaient difficiles :
« Regarde, elle est prof ?
– On va lui faire la misère cette année.
– Elle est toute nouvelle dans notre établissement, vous pourriez être sympa les copains ! »
Des phrases que j’ai entendues en entrant dans la salle de classe. La boule au ventre, mais j’étais déterminée.
« Bonjour, je m’appelle Anaïs, je suis votre nouvelle enseignante de Physique -Chimie. »
J’ai demandé aux élèves d’écrire sur un bout de papier, leur nom, prénom, le rituel quoi ! Plusieurs minutes se sont écoulées, puis nous avons entendu une sonnerie dans les couloirs. Un signal d’alerte et continu. Ce n’était pas la sonnerie de fin du cours. Les élèves étaient en panique.
« Tout va bien. Je vais, vous demandez de rester calme et de rester à votre place. Je vais faire un pointage rapide des présents. Une fois terminée, nous nous rendrons dans la cour de l’établissement. »
Je prends dans ma main le cahier d’appel et ouvre la première page.
« John ?
– Présent.
– Clara ?
– Présente.
– Mathieu ?
– Présent.
– Madame, pouvez-vous regarder dehors ? »
Je referme immédiatement le cahier et le pose sur mon bureau. Ensuite, je m’approche de la fenêtre. Je regarde dans les alentours. Sur la gauche, j’aperçois le portail d’entrée verrouillé par une chaîne et un cadenas. Sur la droite, j’observe la directrice au téléphone, elle est en panique. Au centre, juste en dessous d’un arbre, un corps ensanglanté. Je ferme les rideaux, puis prononce le nom des élèves.
« George ? »
Aucune réponse de ce jeune garçon, j’ai dû me tromper en le citant.
« George est-il présent? »
Aucune réponse, il a disparu…Les enfants sont terrifiés, le silence est de rigueur dans la salle de classe. Je demande à un élève de surveiller ses camarades. Il s’installe au bureau, ouvre son bouquin et commence à lire le chapitre 2.
« Des anges aux cœurs de la tempête ». J’ouvre la porte qui donne dans le couloir. Toutes les lumières sont éteintes. Je commence à partir à la recherche de George.
« George, où es tu ? Réponds-moi, je me fais du souci mon grand . »
Je donne des cours à des élèves de treize ans. Cela fait trois ans que j’enseigne dans le collège de Middle Ranch. C’est la toute première fois que je rencontre ce type d’incident.
« George, réponds-moi, je suis très inquiète. »
Ma voix raisonne, je suis seule à avancer vers le Nord de l’établissement. Je décide de me rendre aux toilettes. Je pénètre dans la section réservée aux garçons… Les robinets sont tous ouverts.
« George, tu es là ? »
Toutes les lampes clignotent, mes mains et mes jambes tremblent. J’ai très peur et je commence à avoir des frissons.
« George …. ? »
Après avoir vérifié toutes les cabines, je me rapproche du miroir accroché au mur. Je me rends compte que j’ai une tête fatiguée et affreuse. Je prends de l’eau dans mes mains et m’arrose le visage. Dans le reflet, j’aperçois la porte du couloir qui s’ouvre lentement. J’entends des bruits de pas, on dirait une personne qui cours. Je quitte les toilettes et me précipite vers la sortie.
« George, arrête tout de suite, tu me fais peur ! »
Toutes les lumières s’éteignent et me voilà plongé dans le noir. Je ressens une présence derrière moi. Quelque chose me frôle et passe à côté de moi. Je trébuche et tombe par terre. Mon téléphone glisse sur le sol et l’écran s’allume. Quelqu’un essaie de m’appeler. Il vibre pendant plusieurs secondes et s’éteint. Je rampe et tends les mains pour le récupérer. Je le saisis puis allume la lampe torche. Je me relève et avance en direction de la salle de classe. J’arrive à quelques mètres, les élèves sont silencieux. Timmy a réussi sa mission de surveillance et je vais pouvoir le féliciter. J’ouvre la porte :
« Bien, je vais vous demander de ranger vos affaires. Je vais aller chercher un surv… »
Je me suis arrêté, il y a quelque chose qui ne va pas. Les élèves qui étaient présents dans la salle ont tous disparus, comme George. Mon téléphone vibre à nouveau…
« Oui ? J’écoute ?
– Regarde dehors … »
Cette voix m’est inconnue. Je jette un regard vers l’extérieur. Le corps ensanglanté n’est plus à la même place.
« Anaïs, tu m’entends ? »