T’RROR LAND – Un aller sans retour Partie 2

« Réveille-toi chéri. Il est l’heure, tu vas être en retard pour ton cours de natation. »
Cela fait un mois que nous vivons ensemble. Quand je suis parti de Shoal Lake, je ne pouvais pas ne plus la revoir. Elle me manquait énormément, surtout quand je me réveillais le matin. Elle est venue me rejoindre à Roberval le lendemain de mon appel. Elle a quitté son boulot de serveuse et sa résidence. Maintenant, elle travaille à quelques mètres de chez moi, en tant qu’hôtesse. Elle accueille des clients riches dans un casino. Elle est élégante, ce métier est fait pour elle.
Le petit-déjeuner est servi, Anna a pris soin de me préparer des croissants et un café. Tout est posé sur un plateau, avec un petit message. «Je dois partir travailler, on se rejoint ce midi au restaurant. J’ai réservé une table pour deux personnes à EMPORTE- MOI. »
Je descends les escaliers, je dépose mon plateau dans la cuisine. Je dois me rendre à mon cours de natation.
Sur la route, je reçois un coup de fil du chef de la police en charge d’une enquête.
« Monsieur Hammer, bonjour. Je suis le chef de la police de Toronto. J’admire votre travail sur l’affaire Folsk. Vous avez réussi à éclaircir tous les mystères autour de cette femme et en quelques jours. J’aurais aimé savoir si vous êtes intéressé pour travailler avec notre équipe d’enquêteurs. »
J’ai beaucoup d’opportunités, mais c’est bien la première fois que l’on me propose ce genre de poste.
« Je vous envoie les détails de l’enquête sur votre smartphone, rappelez-moi si vous êtes partant. »
Cela concerne T’RROR Land, j’ai effectué des recherches il y a quelques heures. J’ai trouvé des photos illustrant le manège « Speed Way », mais aussi des preuves rassemblées par les enquêteurs. Je n’ai pas de précisions sur celles-ci. Je dois prendre rendez-vous avec eux et accepter le job.
L’odeur du chlore, le cri des enfants, et des couples qui s’enlacent. Je suis dans un bassin à l’écart des autres. Je suis concentré sur la nage que j’exécute, toujours de manière rapide. Je dois effectuer deux cents
mètres en un temps donné. Je suis dans le viseur de l’entraîneur, il observe tous mes mouvements en détail. Une fois terminé, il va pouvoir me donner le chrono. Je pourrai savoir si je me suis amélioré. Le record du monde est de : une minute et quarante-trois secondes. J’en suis très loin, je ne suis pas un professionnel.
« Bravo, Josh, tu as battu ton ancien temps : trois minutes et cinquante-cinq secondes. On est quand même loin du champion… »
Très souvent, il me compare à des champions olympiques. Il aurait aimé que j’en sois-un. C’est son rêve depuis qu’il exerce ce métier.
Je me dirige vers les vestiaires, après deux heures de natation intense. Sur le chemin, je rencontre un petit garçon qui pleure.
« Pourquoi pleures-tu ?
⎯ Je ne retrouve plus mes parents. Ils m’ont
demandé d’attendre ici. Cela fait plusieurs heures.
⎯ Comment se prénomment tes parents ?
⎯ Mon père s’appelle George, et ma mère Lynda.
Tu peux m’aider ? »
Il a treize ans. Je vais me rendre à l’accueil informer
l’agent. Je lui demande de ne pas bouger et de patienter le temps que je me rende là-bas.
« J’ai retrouvé un jeune homme qui s’est perdu dans les vestiaires, avez-vous des parents qui s’inquiètent ?
⎯ Non monsieur, personne n’est venu me voir.
⎯ Vous pouvez faire une annonce à vos clients
dans les haut-parleurs et leur demander ? »
Je regarde par la vitre intérieure, il n’y a plus grand monde dans les bassins. Avec un peu chance, j’espère que ses parents sont là. La voix de l’hôtesse est transmise dans toutes les pièces du bâtiment. Je
retourne auprès du petit garçon.
« Dis-moi, tu sais où se trouve ton cassier ?
⎯ Oui, suivez-moi. »
Je suis attentivement sa direction. Nous marchons en
direction de son cassier. Je m’aperçois qu’il est déjà ouvert.
« Pourquoi est-il ouvert en grand ? Où sont tes affaires ? Tu ne t’es pas trompé ?
⎯ Non monsieur, c’est bien celui-là. Mes parents m’avaient demandé de retenir le numéro : le Vingt. »
Je lui propose une serviette, pour qu’il puisse la mettre autour de lui. Je demande à une employée de la lui fournir.
« Monsieur, tout-vas bien ?

⎯ Allez lui chercher une serviette s’il vous plaît.
⎯ Pour qui ? Elle est autour de vous… »
J’ai tourné le dos à ce petit garçon, et il a disparu. « De qui parlez-vous ?
⎯ Du jeune homme qui était là. Il a perdu ses parents.
⎯ Il ne reste que vous dans les vestiaires, monsieur. Nous attendons que vous sortiez. Nous allons fermer l’établissement.
⎯ Je vous dis qu’il y a quelqu’un encore. Je ne suis pas fou.
⎯ Je vérifie à chaque fois avant de fermer les bassins. Je vous confirme que vous êtes le dernier ici. » Je quitte la piscine municipale. Elle ferme les portes à double tour. Que m’arrive-t-il? J’ai des hallucinations, je vois des personnes. Existent-elles vraiment ? Je monte dans ma voiture, le chef de la
police m’appelle à nouveau.
« Vous avez pu réfléchir à ma proposition ?
⎯ J’accepte ! Quand-est ce qu’on peut se rencontre pour faire le point ?

⎯ Demain, rendez-vous à TORONTO POLICE SERVICE HEADQUARTERS. Cela se situe dans le centre de Toronto. Bonne soirée. »

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